Histoire d'un clan : Hahashmonaïm

 

Les Maccabées dans le monde juif représentent plusieurs symboles celui de la réussite de la guerre contre les grecs Séleucides, Jérusalem délivré et le Sanctuaire du temple dédié au Dieu unique purifié à travers le miracle de Hanoucca.
Mais au delà de ces prouesses, très peu savent comment ces guerriers y sont parvenus et combien cette lutte fut difficile même apres la libération de Jerusalem.

La lutte des Maccabées se situe entre 167 et 135 avant J.C. au IIe siècle av. J.-C.
Les grecs Seleucides basés en Syrie dirigés par le roi Antiochus IV Epiphanes contrôlaient la Judée et Jérusalem. Comme l'empire Seleucide devait une forte somme à l'empire romain, Antiochus monta un impôt fiscal qui devait se prélever directement dans les richesses des différents temples religieux de son empire et nottament le temple de Jérusalem (voir le livre : Tales of High Priests and Taxes de Sylvie Honigman). Les juifs manifestèrent leur mécontentement.

Mais Antiochos IV fera l'ultime affront en envoyant un émissaire à Jérusalem pour l'offrande d'un porc à un Dieu Grec. Mattathias (prêtre juif à Modi'in) se fit remarquer en refusant de se plier à la demande de l'émissaire. D'après le Premier Livre des Maccabées, lorsqu'un Judéen Hellénisé se déclara prêt à collaborer, Mattathias le tua et détruisit l'autel, tandis que ses 5 fils mirent l'émissaire Séleucide à mort, avant de s'enfuir dans la montagne du désert de Judée avec d'autres partisants de la lutte.

Le début de la révolte était lancé en 167.

 

Les interdits des pratiques religieuses ancestrales gonfla encore plus la révolte.

La première étape de la guerre des Macchabées qui conduisit à l'indépendance de la

Judée était lancée. Mattathias avant sa mort désigna son fils aîné, Judah en 166

comme son successeur dans la lutte et le commandement des Juifs révoltés, et le frère

de celui-ci, Simon, comme conseiller.

 

Les cinq fils de Mattathias furent :
● Judas (ou Yéhoudah), surnommé Makkabi "Marteau". Il dirigea la révolte de 165 à 160.
● Eléazar, surnommé Awaran "Poignardeur". Il fut tué en 162, par Lysias, lors de la défaite des Juifs à Beth Zékariah.
● Jonathan (ou Yonathan) surnommé Aphous "Rusé". Il régna sur la Judée de 160 à 143.
● Jean (ou Yohannan), surnommé Gaddi "Fourrageur". Il fut tué par les Nabatéens en 157.
● Simon (ou Shim'on), surnommé Thassi "Bouillonnant". Il régna sur la Judée de 142 à 135.

Dans les premiers jours de la rébellion, Judah reçut le nom de famille "Maccabée".

Plusieurs explications ont été avancées pour ce nom de famille. Une première suggestion

est que le nom dérive de l'Araméen "maqqaba" ("makebet" en Hébreu moderne) qui veut

dire "marteau" ou "masse", en reconnaissance à sa férocité au combat.

Une seconde ou il serait l’acronyme hébreu de la phrase "Mi kamokha Ba'elim Hashem",

מכבי ("qui est comme toi parmi les puissances") et feront graver cette inscription sur

leur bouclier.
 

Judah était conscient de la supériorité des forces Séleucides et au cours des deux premières

années de la révolte, sa stratégie fut d'éviter toute implication de leur armée régulière et

de recourir comme son père à la guérilla. Cette tactique permit de gagner une série de

victoires et peu de temps après (166), près de Beït-Horon en judée.

 

Judah mit en déroute une plus grande armée Séleucide sous le commandement de Séron. Les victoires s'enchaînèrent dans cette année 166. Il battit les forces Séleucides, dirigées par les Généraux Nicanor et Gorgias, à la bataille d'Emmaüs à environ 30 km à l'Ouest de Jérusalem. Cette force avait été envoyée par Lysias (ou Lusias), qu'Antiochos IV avait nommé comme vice-Roi après son départ pour une campagne contre les Parthes. La défaite d'Emmaüs décida les Séleucides de réunir une plus grande armée et il marchèrent sur la Judée du Sud par l'Idumée (Région d'Édom), mais l'année suivante Judah battit Lysias lui-même, à Beth-Zur (ou Bethsura, dans la région de Hébron).

Il réussit à prendre le dessus sur les Séleucides et il conduisit son armée près de Jérusalem, qu'il prit en 164 sauf Acra (ou Hakra), la citadelle isolée de la ville. C'est le miracle de Hannoucca avec la purification du temple de Jerusalem délivré.

 

Après avoir entendu la nouvelle que les communautés Juives de Galaad, de Transjordanie et de la Galilée étaient attaquées par leurs voisins des cités Grecques, Judah se porta immédiatement à leur aide. Il envoya son frère, Simon Maccabée qui réalisa de nombreuses victoires en Idumée, en Akrabatène (Région de Syrie), chez les Baïanites qu'il châtia, puis chez les Ammonites, il alla même jusque sous les murs d'Acre. Dans le même temps Judah dirigea personnellement une campagne en Transjordanie où il vaincu les tribus de la région et sauva les Juifs concentrés dans les villes fortifiées de Galaad.

 

Puis il se tourna contre les Édomites dans le Sud du pays. Il prit et détruisit Marésha (dans le centre d'Israël) et Hébron. Il détruisit les autels et les statues des Dieux païens à Ashdod et retourna en Judée avec un important butin.

 

Antiochos IV mourut à Babylone en 164, Judah s'aventura à attaquer Acra (ou Hakra). Les assiégés lancèrent un appel à l'aide à Lysias. Ce dernier qui avait pris la régence du trône Séleucide, Antiochos V Eupator (164-162) étant trop jeune pour régner, remonta une armée et lança la contre-attaque.

 

En 163/162 il assiégea Beth-Zur qu'il reprit. Judah leva le siège d'Acra et alla à sa rencontre. En 162, Lysias attaqua Judah à Beth Zékariah (ou Beth-Zacharie) au Sud de Bethléem. Les Séleucides réalisèrent leur première grande victoire. Judah fut forcé de se retirer à Jérusalem, mais il savait qu'il ne pourrait pas tenir en raison d'une pénurie alimentaire importante, Lysias faisant maintenant le siège de la ville.

Cependant, alors que la capitulation semblait imminente, Lysias apprit que Philippe, Commandant en chef d'Antiochos IV à qui ce dernier avait donné la régence avant de mourir, lui disputait le pouvoir et s'était emparé d'Antioche. Lysias signa alors un traité de paix avec les Juifs, puis il leva le siège de Jérusalem et marcha contre son compétiteur, qu'il défit la même année.

 

En 161, le nouveau roi des Seleucides Démétrios I Sôter envoya une nouvelle armée dirigée par Nicanor. Dans une bataille près d'Adasa (Aujourd'hui en Cisjordanie), l'armée Syrienne fut détruite et Nicanor fut tué. La "Journée de Nicanor" annuelle fut créée dans le calendrier Juif pour commémorer cette victoire.

 

Juste après cette victoire, en 161, Judah signa un traité avec la république Romaine, ce fut le premier contact entre le peuple Juif et les Romains (2ème Livre des Maccabées - 11,34 - 38). Cependant cet accord avec les Romains n'eut aucun effet. À la réception de la nouvelle de la défaite de Nicanor, Démétrios envoya une nouvelle armée, commandée de nouveau par Bacchidès. Cette fois, les forces Syriennes furent de 20.000 hommes et étaient nettement numériquement supérieure à celle des Juifs. La légende raconte que malgré son sous-effectif Judah décida de tenter sa chance une fois de plus et tenir sa position.

 

En Avril/Mai 160, à la bataille d'Elasa (ou Éleasa, près de l'actuelle Ramallah), Judah et ceux qui

lui étaient restés fidèles, furent tués. Son corps fut récupéré par ses frères sur le champ de bataille

et il fut enterré dans le tombeau familial à Modiin.

 

Vers 139, Simon Maccabee, obtiendra la reconnaissance de la nouvelle dynastie hasmoneene de

la part de la république Romaine en judée.

 

Voir les textes complets sur le site :

http://antikforever.com/

 

 

Armes et protections utilisées par les Maccabées

 

Après la bataille de Pydna gagnée par les Romains contre les grecs Seleucide en 168 av. J.C., le roi Antiochus IV Epiphanes prend conscience qu'il faut réformer son armée greque avec les armes et techniques romaines. Les grecs ont gardé un long traumatisme des dégats fait par les glaives romains sur les corps des soldats (bras, jambes ou têtes coupées).

L'hoplite grec, d'Alexandre le Grand, lourdement armée disparait peu à peu et les phalangistes armés de leur grande sarissa deviennent des bataillons plus mobiles. L'équipement du guerrier grec de Syrie et ptolemaic d'Egypte devient de plus en plus celtique.

 

Le magasine Osprey nous montre dans "The seleucid and Ptolemaic army" des stèles funéraires représentants ces guerriers équipés à la romaine. Le grand bouclier "Thureos" celtique et l'épée courte à 2 globules avec lame droite effilée. Ils adoptent également la lorica Hamata (cotte de maille). Mais ils gardent le casque et les cnimedes (jambières) de style grec et pour certains le Linothorax de lin ou de cuir. La Falcata ou le Xiphos ne disparait pas complètement de l'équipement. Par exemple le cavalier garde le Kopis/ Falcata à bec d'oiseau qui lui sert a frapper de taille.

 

Mais pas tous ne seront équipés à la romaine... Les mercenaires Thraces, utilisés par les grecs pour surveiller la Judée, continuent a utiliser leur Romphaia à deux mains, leur bon vieux Kopis, la cuirasse musclé ou le linothorax. Il adopte avec le reste de l'armée le Bouclier celtique Thureos fait de bois et de lin.

 

Ayant tres peu ou pas de vestiges historiques représentant les armes et armures utilisés par les maccabées, des historiens comme Bezalel BarKochba ou Shatzman indiquent qu'ils ont certainement utilisé les armes pris à leurs ennemis tout comme l'artillerie pour les sièges.

 

Au départ les Maccabées ont du s'équiper à la manière des Thraces, des mercenaires engagés par les grecs pour contrôler la Judée : Grands boucliers ovales (Thureos), voir même quelques choses de plus simples et plus petits.

Leurs armes devaient être des Kopis (ou machaira) et Romphaia ainsi qu'avec la lance de 2m15 à pointe de fer.

Ils devaient se proteger avec des Linothorax de cuir ou de lin, de cotte de maille (lorica Hamata) et/ou de sa protection comme un Subarmalis (protection sous la cotte de maille). Les casque utilisés étaient surement Attic, Boetien, Hellénistique voir Phrygien tout comme les jambières (Cnimedes).

 

Ensuite ils ont du s'équiper de la même manière que les grecs, car au fur et a mesure des années de révoltes les grecs en personnes sont sur le champ de bataille : épées à deux globules à lames courtes éfilées, épée longue celtique, Machaira ou Kopis, Bouclier rond et bouclier oval celtique type Thureos. En armure ils devaient porter le linothorax de lin, cuirasse musclé, cotte de maille (Lorica Hamata), Jambières grecs (Cnimedes) et le casque Hellenistique, Boetien ou Attic avec crin de cheval rouge.

 

Les maccabées ont donc utilisé des armes grecs et celles de leurs mercenaires pour mener leur lutte à bien. Mais il y a un élément a prendre compte qui leur a donné certainement des victoires éclatantes, c'est l'utilisation de mercenaires juifs engagés chez les grecs. Des fantassins ou des cavaliers qui connaissaient les tactics grecs et les méthodes de combats au corps à corps ou avec l'artillerie. Beaucoup avaient rallié la cause des Hasmonéens pour sauvegarder leur culture.